En 2010 la Fnac et le Ministère de l'Éducation Nationale, en coopération avec l’Académie Goncourt, organisent pour la 23ème fois le Prix Goncourt des Lycéens.
A partir de 13h30, les lycéens se rendent petit à petit à la Chapelle de la Trinité. Tous ceux présents sont les victimes de l’émotion et du stress : les élèves et leurs professeurs sont impatients de rencontrer et de parler enfin à leurs auteurs préférés, les organisateurs regardent si tout est bien mis en place, les journalistes répertories les principaux acteurs de cet événement, les auteurs pensent aux possible questions et comment mieux y répondre pour gagner la sympathie de leurs fans.
Avec un petit retard la rencontre commence, les questions sont posées une après l’autre, les élèves attendent patiemment leur tour pour poser LA QUESTION (plus ou moins intéressante, plus ou moins puissante).
Cécile, Pauline et Anne se retrouvent au premier rang, à quelques pas tout juste des auteurs qui montent sur scène. Concentrées, attentives à tout geste, dévorant des yeux leurs préférés, elles prennent note des discours et des explications. De l’autre coté de la barricade, O. Adam, M. de Kerangal, P. Lapeyre, F. Laroui, K. Tuil essayent d'expliquer au plus juste leurs projets d'écriture, et ils nous donnent envie de lire leurs livres, si nous ne l’avons pas déjà fait, et de découvrir le monde créé de chacun de ces auteurs contemporains.
« Pourquoi avoir choisi un thème aussi triste ? », « pourquoi tel endroit ? », « si on s'identifie à vos personnages si facilement, c'est que vous vous identifiez à eux ? », « avez-vous conscience que la dépersonnalisation de votre livre peut dérouter de jeunes lecteurs ? », ont été parmi les questions posées. Elles sont préparées d’avance, et pour cela l’événement est bien plus structuré et ça évite les répétitions des questions et l’oublie des autres. Lors de questions libres, le chaos intervient, nous explique Sarah Gontard, la responsable communication de la Fnac Part-Dieu.
Pour la première fois, le Prix Goncourt des Lycéens fut organisé dans une chapelle, un endroit unique, original et « sacré ». Le fait de remplacer le cinéma avec une chapelle fut un vrai succès, comme nous l’explique de nouveau la responsable communication de la Fnac Lyon Part-Dieu : « Une église marque toujours les esprits, les élèves sont plus calmes et plus concentrés. Par rapport aux années précédents, cette année l’événement fut un vrai succès de ce point de vue».
Dans le programme les spectateurs ont pu participer à un mini-concert de Ronan Siri, jeune artiste lyonnais. Le choix pour un jeune artiste fut simple : une cible jeune est mieux touchée par un artiste de même âge et les élèves sont plus réactifs. Ambiance magnifique et complicité immédiate !
Interview avec Mme Amandine Georges
« Il y a eu des moments difficiles, mais c’est le résultat qui conte. Le but a été touché. »
« Pédagogie par projet », voici la philosophie de Mme Amandine Georges qui est enseignante au Lycée Castel de Dijon. C’est grâce à elle que la promotion de 1ère année de BTS Assistant Manager a pu participer à ce concours.
Pour elle participer à un événement de cette importance est un vrai honneur et une récompense pour tout l’effort engagé. Depuis 6 semaines les élèves de Castel et Mme Georges n’arrêtent pas de lire et de se préparer pour ce concours. « Beaucoup de travail, adrénaline au maximum, des moments difficiles » et « beaucoup de chance de trouver cette promotion, avec ce collectif : très mature, travailleur, conscient » nous explique Mme Georges.
Concernant l’événement en lui-même : « bien organisé, endroit superbe et original ». Sur les questions Mme Georges considère que « c’est un peu dommage pour les questions préparées d’avance et qu’il n’y a pas eu d’improvisions, mais d’ailleurs très contente car 9 questions sur 36 ont été posées par les élèves de Castel ».
Les cinq auteurs présents ont été parmi les favoris des élèves de Castel et c’était un vrai plaisir de poser des questions et de pouvoir parler avec les auteurs face à face.
Pour la rencontre nationale de Rennes à laquelle le Lycée Castel a été sélectionné pour y participer, Mme Georges nous a dit qu’elle va continuer à travailler de la même manière et aussi sérieusement.
A la question « Quel romain préférez-vous ? », elle nous a répondu sans hésiter « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants » de Mathias Enard. « Il s’agit d’un beau roman, avec un sujet passionnant et avec une langue poétique, qui nous fait découvrir le monde orientale. C’est l’histoire de la création d’un poème et d’un people. »
Sur le Prix Goncourt des Lycéens
"Chaque année, la Fnac relève le défi d’organiser ce prix. Lorsque tous les lycéens diront "lire c’est trop bien", nous aurons gagné notre pari !", déclare Anne-Marie Peigné, Directrice de l’Action Culturelle de la Fnac.
Donner aux jeunes l’envie de la lecture, contribuer à former la réflexion et l'esprit critique, faciliter l'expression et les échanges autour des livres, permettre la découverte de la littérature contemporaine sont parmi les objectifs principaux de cette opération.
Ce prix a acquis, au fil des années, le prestige d'un véritable prix littéraire, représentant à la fois le sérieux, la spontanéité et l'indépendance dont l'encadrement des professeurs et la jeunesse du jury sont les garants. Il figure désormais dans la cour des grands prix.
Deux milliers de lycéens âgés de 15 à 18 ans, cinquante-deux classes regroupés de seconde, première, terminale ou BTS, généralistes, scientifiques ou techniques sont visés par la Prix Goncourt en 2010. Les lycéens lisent et étudient en deux mois, avec l’aide de leurs professeurs, la douzaine de romans de la sélection de rentrée de l’Académie. La Fnac offre l'ensemble des livres aux classes participantes dès la rentrée de septembre et invite les élèves à rencontrer les auteurs de la sélection, afin d'éveiller le sens critique des jeunes jurés.
Les principales étapes de l’opération :
· de septembre à novembre, lecture des livres par les élèves de la classe engagée dans le prix. Au terme de la période de lecture, la classe choisit trois des livres et élit un délégué qui participe aux délibérations régionales du Goncourt.
· le 6 novembre, les délégués des trois établissements de l'académie engagés dans le Goncourt se réunissent et après discussions choisissent les trois livres qui, selon eux, sont représentatifs des goûts des élèves de leur établissement. Ils désignent deux délégués qui participeront au jury national. Ces deux délégués proclament publiquement les titres des trois romans sélectionnés sans les hiérarchiser.
· le 9 novembre 2010, l'ensemble des délégués des régions se retrouvent à Rennes. Ils choisissent le roman qui sera couronné du prix Goncourt des lycéens.
Les 5 auteurs présents à la rencontre du vendredi 22 octobre 2010 :
· Olivier Adam, Le Coeur régulier (L'Olivier)
· Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont (Verticales)
· Patrick Lapeyre, La Vie est brève et le désir sans fin (P.O.L)
· Fouad Laroui, Une année chez les Français (Julliard)
· Karine Tuil, Six mois, six jours (Grasset).
Les autres 9 livres sélectionnés par l'académie Goncourt :
· Vassilis Alexakis, Le premier mot (Stock)
· Thierry Beinstingel, Retour aux mots sauvages (Fayard)
· Vincent Borel, Antoine et Isabelle (Sabine Wespieser)
· Virginie Despentes, Apocalypse bébé (Grasset)
· Marc Dugain, L'Insomnie des Etoiles (Gallimard)
· Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants (Actes Sud)
· Michel Houellebecq, La Carte et le territoire (Flammarion)
· Amélie Nothomb, Une forme de vie (Albin Michel)
· Chantal Thomas, Le Testament D'Olympe (Seuil).
Les participants à l’étape régionale de la Région Rhône Alpes :
La Chapelle de la Trinité à Lyon a rassemblé les classes d’Annecy (Lycée Berthollet), Clermont-Ferrand (Lycée général et professionnel – Chamalières), Dijon (Lycée Castel), Grenoble (Lycée des métiers de l'hôtellerie et du tourisme), Lyon (Lycée professionnel BTP Tony Garnier - Bron), Saint-Etienne (Lycée Albert Thomas- Roanne), Valence (Lycée Barthélémy de Laffémas).
Les partenaires : La Ville de Rennes, Le point, France Télévision, Phosphore.
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